par Willy Le Devin et Marie Piquemal publié le 6 avril 2022 à 13h06 Des failles dans le traitement d’au moins un signalement clé, des analyses erronées et, in fine, une inaction fautive. C’est, en substance, l’analyse développée dans une plainte pour «non-assistance à personne en péril et non-empêchement de crime», déposée ce mercredi par Virginie Le Roy, l’avocate représentant les parents et les sœurs de Samuel Paty. L’argumentaire, complétant certaines informations obtenues également par Libération, pointe des défaillances imputables aux agents de deux ministères : l’Intérieur, et à travers lui les services de renseignement qui, malgré les informations dont ils disposaient, ne semblent jamais avoir envisagé sérieusement la piste d’un attentat. Et l’Education, dont la lourdeur administrative et la culture de règlement des conflits à bas-bruits n’ont pas contribué à l’obtention rapide d’une protection. «J’ai toujours été intimement convaincue que cet attentat aurait pu être évité. Aujourd’hui des éléments concrets confortent cette conviction : des fautes ont été commises tant du côté de l’Education nationale que du côté du ministère de l’Intérieur, sans lesquelles il aurait pu être sauvé, assure Virginie Le Roy. Il est indispensable que toute la lumière soit faite et que la famille de Samuel Paty obtienne la vérité. Cela passe nécessairement par un examen attentif et indépendant des moyens préventifs mis en œuvre par les agents de l’Etat. Je demande également qu’une enquête parlementaire soit diligentée.»